jeudi 20 octobre 2016

Planète Terre : alors, tout est foutu ?...

Dans cet article je vais tenter de répondre à quelques questions liées à l'écologie.
Où va le monde ? Où va la planète ? Où va l'humanité ? Y a-t-il encore de l'espoir ?...
Eh bien, comment dire... En fait j'ai tourné le problème dans tous les sens, j'ai essayé d'avoir une analyse globale de la situation (c'est à dire en intégrant les paramètres essentiels, un peu comme dans une équation de maths) et le résultat n'est pas joli joli... 😟 Pour prendre une image, le film "Le Titanic" ça vous dit quelque chose ?... vous savez, ce gros paquebot qui est tellement lourd qu'il est quasi impossible de modifier sa trajectoire pour lui faire éviter le fatal iceberg... A part organiser régulièrement des manifs monstre (comme le propose le collectif "Il est encore temps") pour faire plier nos gouvernants (pour qu'ils cessent de privilégier la croissance à tout prix au détriment de l'écologie), je ne vois pas trop comment inverser le cours des choses... Afin de précipiter le changement politique et social nécessaire pour ralentir le changement climatique, avant qu'il ne soit trop tard, il faudrait faire des manifs monstre sur toute la planète pour inverser les choses et obliger les gouvernements à prendre des mesures impopulaires mais bénéfiques pour le climat (voir à ce sujet la magnifique prise de parole de l'astrophysicien Aurélien Barrau)...

Sommaire

  • L'impact séparé de la démographie, de l'économie et de l'écologie

  • L'impact cumulé de la démographie, de l'économie et de l'écologie

  • Tous les signaux sont au rouge

  • Quel monde allons-nous laisser à nos enfants et petit-enfants ?

  • Le problème du déni de la catastrophe annoncée

  • Les fausses solutions (les fausses bonnes idées)

  • Que peut-on faire concrètement ?

  • Nos élites politiques et économiques font tout pour maintenir le statu quo

  • En conclusion...


  • L'impact séparé de la démographie, de l'économie et de l'écologie
    D'abord, pour être sérieux et crédible dans ce type de diagnostic il faut prendre en compte les grands paramètres qui font avancer (ou reculer, c'est selon...) le monde : la démographie, l'économie, l'écologie. Et il faut aussi admettre que ces paramètres interagissent les uns sur les autres, qu'ils ont chacun un impact sur les autres (hyper important, voir plus bas). 😐
    • la démographie : Il me semble que c’est évident : la population humaine ne PEUT PAS croître à l’infini ! Il faut des régulateurs. Alors soit le régulateur c’est la conscience et la responsabilité dans un auto-contrôle des naissances, soit ce seront les pénuries de ressources (y compris l’air respirable et l’eau potable) et d’énergie, et fatalement la guerre et les maladies. Ceux qui affirment qu'avec 7,55 milliards de personnes en  2017 la planète n'est pas en état de surpopulation ne sont pas des gens très sérieux, il n'y a qu'à regarder cette petite animation vidéo très pédagogique pour s'en convaincre. Je suis en profond désaccord avec Pierre Rabhi, paysan et philosophe que j'apprécie pourtant beaucoup, lorsqu'il affirme que « L'argument démographique pour sauver la planète est une imposture » : c'est un raisonnement angélique, digne du monde des bisounours... Je suis en désaccord partiel avec lui quand il dit que si l'on utilisait mieux les ressources, on pourrait nourrir sans problème 9 milliards d'êtres humains en 2050 et mettre fin à la faim dans le monde : oui, peut-être qu'on pourrait nourrir tous ces gens, mais ça ne règlerait pas les problèmes engendrés par la surpopulation (pauvreté, pollutions multiples, destruction des forêts pour créer des terres cultivables ou construire de nouveaux logements...). Jusqu’à présent je n’ai pas eu d’enfants, mais d’une certaine façon je m’en félicite. Il y a bien d’autres voies pour s’accomplir et pour être heureux. Je suis de ceux qui pensent qu’à l’heure actuelle, il conviendrait de faire une grosse pause au niveau « reproduction de l’espèce »... Cela serait, me semble-t-il, faire preuve d’un certain bon sens de s’interroger sur notre nombre et de s’engager vers une décroissance de nos effectifs. Pas une décroissance brutale (qui impliquerait des drames) mais une décroissance sur quelques générations qui permettrait à terme à l’humanité d’être plus en harmonie avec sa planète. Une décroissance dont bien sûr le seul outil serait la baisse de la fécondité (je me permets de le préciser, car dès qu’on dit souhaiter une baisse démographique, on vous soupçonne de vouloir tuer les gens). N’oublions pas que si nous voulons que beaucoup d’êtres humains profitent de la vie sur Terre, il faut d’abord (c’est une condition sine qua non) que l’humanité dure. La décroissance démographique est une nécessité collective mais qui est compliquée à mettre en place sur un plan individuel, car on touche à  l'essence de l'être  humain (un de ses instincts de base) qui est de se reproduire pour survivre. La croissance démographique participe de cette fuite en avant : plus d'habitants, plus de consommation, plus de profits, mais aussi... plus de pollution et d'épuisement des ressources... Celui qui trouvera la solution à ce cercle infernal méritera un prix Nobel... Malheureusement il y a fort à parier qu'aucun gouvernement ne pourra imposer une baisse de la natalité (les Chinois l'ont fait, alors qu'il était déjà trop tard). Ces idées sont défendues par assez peu de mouvements (car on touche au tabou de la natalité), en France à ma connaissance seule l’association Démographie Responsable ose les mettre sur la place publique.
    • l'économie : je suis de plus en plus convaincu que la mondialisation de l'économie profite surtout aux actionnaires des multinationales (Coca-Cola, Mac Donald's, Microsoft, Amazon, Monsanto...) et détruit énormément d'emplois chez les petites et moyennes entreprises qui ne peuvent pas lutter à armes égales contre ces mastodontes, donc c'est un mensonge de dire que le libre échange est une bonne chose pour l'humanité ; la mondialisation profite surtout aux grandes métropoles (Paris, New-York, Tokyo, Singapour...) et ne laisse que des miettes aux petites villes et aux villages (voire contribue à les vider de leur population active qui part dans les grandes villes où sont implantées les multinationales) ; par ailleurs, l'accroissement infini des dettes publiques va forcément aboutir à d'autres crises majeures en Europe, dont la crise grecque n'est qu'un avant-goût, car les gens sérieux savent bien qu'un jour ou l'autre il faudra rembourser, qu'on ne pourra pas indéfiniment "refiler la patate chaude" de la dette publique aux générations futures en se disant "ils trouveront bien une solution", car les banquiers font rarement dans le bénévolat et le jour où ils vont présenter l'addition ça va faire très très mal (y compris à la France, qui a trop souvent tendance à se croire meilleure que les autres nations dans plein de domaines) ; pour ceux qui s'y connaissent un peu en économie, on parle de risque de crise systémique (fragilisation, par le jeu d'un effet domino, de toutes les banques du fait du défaut de paiement d'un établissement fortement débiteur) : pour creuser un peu le sujet, lire des bons articles par exemple ici, ici et ici ; et puis on peut s'interroger : le bonheur réside-t-il dans un taux de croissance positif ? je pense qu'une décroissance permettrait à la planète de souffler un peu, et tant pis si cela crée davantage de chômage, car on ne peut plus continuer dans cette fuite en avant qui épuise les ressources naturelles et nous propulse droit dans le mur... Malheureusement, comme fort taux de croissance = davantage d'emplois et de richesses, les hommes politiques ont bien compris que, s'ils veulent être réélus, mieux vaut une bonne croissance bien polluante qu'une décroissance qui permettrait à la nature de se régénérer... 😔
    • l'écologie : ce n'est un secret pour personne (sauf peut-être pour ceux qui ferment les yeux et se bouchent les oreilles en même temps, et il y en a plus qu'on ne le croit...), les ressources naturelles sont en voie d'épuisement (surpêche, disparition des forêts notamment amazonienne et indonésienne, asséchement des sols dû au réchauffement climatique...)
    L'impact cumulé de la démographie, de l'économie et de l'écologie
    Et quand on mixe ces 3 grands paramètres ça fait encore plus mal, en effet ces paramètres interagissent entre eux, je veux dire par là qu'on ne peut pas les traiter de manière isolée comme le font trop souvent certains experts mono disciplinaires (l'ingénieur agronome, le démographe, l'économiste, qui réfléchissent trop souvent chacun dans leur coin) :
    • la démographie et l'économie : il n'existe aucune règle économique qui prévoit que le nombre d'emplois doit naturellement s'ajuster à la croissance démographique, bref c'est bien beau de faire des bébés pour payer nos retraites, mais on sait très bien que les bébés en question n'auront pas tous du boulot... Le gâteau des ressources à se partager n'est pas infini et donc les emplois à se partager non plus.
    • la démographie et l'écologie : oui, en théorie la planète peut nourrir 10 milliards de personnes, mais à quel prix ? s'il faut pour cela exercer une pression encore plus forte sur les ressources naturelles, cela ne fera que résoudre momentanément un problème (la faim dans le monde) en amplifiant un autre problème (l'épuisement des ressources naturelles). Et peut-on me dire comment la planète peut faire pour absorber régulièrement des centaines de millions d'habitants supplémentaires sans que la pollution augmente ? C'est juste impossible, car chaque être humain supplémentaire représente un facteur de pollution supplémentaire (d'accord, c'est pas super poétique comme vision de l'être humain, mais c'est pour les besoins de la démonstration... bien entendu un être humain c'est aussi plein d'autres choses que de la pollution (c'est de l'amour, de la joie, du bonheur...)...😉). Outre mon propre article qui développe ce thème, je recommande la lecture de ces excellents articles qui résument bien la situation : Surpopulation et environnement, le débat interdit et Le vrai enjeu écologique, c'est la croissance démographique.
    • l'économie et l'écologie : l'activité industrielle est-elle compatible avec le respect de l'environnement ? Non c'est évident, car les entreprises sont là pour faire du profit, et elles se fichent pour la plupart des éventuels dégâts à l'environnement, l'appât du gain est bien trop fort pour se préoccuper d'autre chose (cela est encore plus vrai dans les pays moins développés que le nôtre, dont les populations considèrent souvent que "l'écologie c'est un problème de riches" et que "d'abord il faut manger, ensuite on verra"... mais comment leur faire ce reproche ? si nous étions à leur place, ne penserions-nous pas la même chose ?...). Qu’on le veuille ou non, il n’y a pas assez de travail pour tout le monde et si nous vivions réellement en harmonie avec les capacités réelles de la nature il y en aurait encore beaucoup moins. A partir de là, la seule solution c’est de vivre avec beaucoup moins et donc de travailler beaucoup moins et de répartir ce travail entre tous... Vivre dans une société basée sur le partage et la générosité plutôt que sur l’égoïsme exacerbé. Ce serait plus intelligent que de tenter de relancer une fois de plus l’économie au détriment de la nature. Une nature qui, on le sait, à ce rythme, causera l’extinction de l’espèce humaine, d’ici quelques centaines d’années.
    Tous les signaux sont au rouge
    En effet, plusieurs « murs » se présentent à nous :
    Le mur du réchauffement climatique
    Le mur de l'épuisement des énergies fossiles, abondantes et quasi gratuites
    Le mur de l'effondrement de la biodiversité
    Le mur de la pollution des eaux et de l'air
    Le mur de l'épuisement des ressources en eau potable
    Le mur des inégalités sociales et de la pression migratoire
    Le mur d'une nouvelle crise financière de grande ampleur
    Et d'autres "murs" que j'oublie ...
    La rencontre avec n'importe lequel de ces murs sera le déclenchement d'une gigantesque crise qui, si elle se cumuule avec d'autres crises, aboutira à un désastre absolu.
    Quel monde allons-nous laisser à nos enfants et petit-enfants ?
    L’ampleur du dérèglement climatique est liée au cumul de toutes les émissions de CO2 passées. Les implications en matière de justice intergénérationnelle sont majeures. Elles affectent l’ensemble des relations entre générations, sous des formes impensées jusqu’à maintenant. Une partie du dérèglement climatique qui nous affecte déjà provient des émissions de nos aïeux. À leur décharge, ils n’avaient pas conscience du problème et ont de toute façon plus modestement contribué au cumul actuel des émissions.
    Nos enfants et petits-enfants, leurs enfants… vont également vivre avec les émissions de ces aïeux qu’ils n’ont pas connus, mais surtout avec celles, massives, de leurs parents et grands-parents. Avec leurs émissions aussi bien sûr, plus ou moins grandes selon que le monde va changer vite ou lentement.
    La France, comme beaucoup d’autres pays, est incapable de réduire ses émissions et continue d’alourdir le fardeau des générations futures.
    Comment nous sentirons-nous au moment de laisser nos enfants et petits enfants aux prises avec les conséquences de nos choix absurdes : dérèglement climatique ; pollutions des sols, des nappes phréatiques et des océans ; perte massive de biodiversité ; transition superficielle des économies ; sociétés minées par les inégalités ; et, ultime fardeau en France, acharnement à faire durer une filière nucléaire dont ces jeunes devront assurer le démantèlement. Il est bien trop tard pour leur faire croire que nous allons leur laisser un monde meilleur que celui dont nous avons hérité.
    Le problème du déni de la catastrophe annoncée
    Tout le monde est d’accord concernant la situation écologique de notre planète aujourd’hui : on va droit dans le mur ! Mais que fait-on pour éviter la catastrophe ? L’homme a cette capacité à vivre dans le déni, et cette incapacité à être sensible aux conséquences de ses actes… Bref il est myope ! Pour le dire autrement, l’homme n’est pas capable de changer tant qu’il ne s’est pas pris de mur, tant qu’il n’a pas atteint un point si irréversible qu’il en souffre physiquement ! A ce sujet, Pierre Henri Castel, chercheur et psychanalyste français, écrit ceci : « La certitude de la fin proche est souvent tenue pour un facteur mobilisateur qui devrait nous pousser à corriger la trajectoire qui nous précipite vers l’abime au point qu’on pourrait se demander pourquoi les gens aussi avertis que nous sommes ne font finalement rien ou si peu, et d’autre part il est loin d’être clair que l’angoisse aussi totale devrait déclencher un sursaut salvateur ; et si c’était l’inverse, si elle nous paralysait encore plus. D’autre part plus dangereusement la certitude de la fin pourrait bien nourrir et nourrit déjà une option morale et politique qui précipite la fin car si tout est perdu – et cette attitude augmentera à mesure que la fin approche – radicalisant le processus auquel je pense, alors qu’est ce qui nous empêcherait de jouir de la façon la plus effrénée de tout ce qui reste encore pendant qu’il est encore temps. »
    Le déni est très largement répandu (ce à quoi s'ajoute soit un climatoscepticisme, soit un climatofatalisme). Distinguons quelques types de déni : Déni actif – “Le réchauffement climatique, c’est faux !”, déni partiel – “Oui je sais mais ça ne me concerne pas”, déni attentiste – “Je sais mais je ne changerai que si tout le monde change sinon ça ne sert à rien”. Le déni du réchauffement climatique et de la disparition de la biodiversité est une stratégie de survie. Si nous pensons sans cesse à cet effondrement, nous serons tétanisés, car chaque geste de notre quotidien et de ce qui nous entoure y contribue. Il nous faut donc, pour continuer à vivre, la mettre de côté. Mais cette stratégie est paradoxale puisqu’elle nous permet de continuer à vivre d’un point de vue individuel mais elle contribue par là-même à menacer notre survie en tant qu’espèce. Une partie de notre cerveau préfère nier une information source d’angoisse et à la mettre de côté. Car un certain déni est nécessaire pour pouvoir vivre, avant de revenir au combat.
    Le théologien jésuite Christoph Theobald nous dit qu’il y a trois attitudes par rapport à la menace écologique : - La première c’est celle du prophétisme : « attention la catastrophe va arriver, mobilisez vous ! » Mais ça peut être complètement démobilisateur, car on devient déprimé devant l’ampleur de la tâche. - La deuxième c’est l’attitude de Hans Jonas (philosophe allemand) qui dit : nous avons une responsabilité éthique infinie et non réciproque vis-à-vis des générations futures. Des parents qui élèvent leurs enfants nuit et jour posent des gestes de tendresse non réciproques car l’enfant ne peut pas restituer la totalité de ce qu’il reçoit. C’est un don sans réciprocité. Nous avons une responsabilité éthique sans réciprocité au niveau des générations futures mais celle là aussi est très angoissante et peut être très démobilisatrice. - Finalement il y a une troisième attitude, une attitude spirituelle qui est de faire l’expérience de la tendresse de la nature qui nous sort du fantasme de la surpuissance dans laquelle nous nous trouvons. Au fond, le drame de l’histoire industrielle et de l’économie libérale est de croire que l’humanité est surpuissante, peut détruire les écosystèmes qu’elle remplacera par des machines. Ceux qui racontent que lorsque les abeilles auront disparu on pollinisera avec des machines ce qui est évidemment faux. Pourquoi évidemment ? Parce que ce n’est pas possible techniquement : une machine a besoin d’énergie et de minerai, et nous n’en avons déjà plus assez… C’est donc juste un fantasme. Cette expérience de réconciliation avec la nature nous sort du fantasme de la toute-puissance de l’homme et de la science. On peut aussi citer cette fameuse phrase de Jacques-Bénigne Bossuet (prédicateur et écrivain français) : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ». D’un côté nous déplorons la destruction des écosystèmes qui nous entourent, mais d’un autre côté nous ne voulons rien changer (ou presque) à notre mode de vie. Bienvenue dans la schizophrénie collective... La messe est dite. En matière d’écologie, le déni typique consiste à dire : « Je sais que nous sommes en danger, mais je n’y crois pas vraiment, alors pourquoi changer mes habitudes? » Mais il existe un déni inverse : « Je sais que nous ne pouvons pas faire grand-chose pour enrayer le processus qui risque de mener à notre perte, mais cette idée m’est tellement insupportable que je vais essayer, même si cela ne servira à rien. » Tel est le raisonnement qui nous pousse à mieux trier nos déchets ou à utiliser davantage les transports en commun. Si nous choisissons de changer certains comportements, c’est souvent dans l’illusion de faire un geste utile, pour témoigner de nos convictions, ou pour nous donner bonne conscience, participer à un vaste projet collectif. L’impact de l’humanité sur la Terre est mesuré par le nombre de consommateurs multiplié par la consommation du terrien moyen. En conclusion je pense que l’homme peu à peu s’autodétruira, incapable qu'il est de sortir du cercle infernal "course au profit - surpopulation - dégradation de l'environnement". L'homme est une espèce invasive, l'homme agit comme un prédateur sur la nature, et un jour la nature le lui fera payer en le faisant disparaître. Dans les 50 années à venir, de plus en plus d'individus mourront probablement des conséquences des catastrophes dites "naturelles", que ce soient des tsunamis, des épidémies et autres. Ce sera une forme d'auto-régulation imposée par "mère nature". Ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les plus grands scientifiques qui arrivent toujours plus nombreux à ce type de conclusion. Quand les enfants pas sages ne veulent rien entendre et comprendre, c'est la mère fouettard qui arrive et qui se charge de remettre les pendules à l'heure... 😐 J'ai toujours été frappé par le nombre d'individus qui sont dans le déni (ou l'aveuglement) par rapport à ces problèmes, et par le nombre d'individus qui s'accrochent à des fausses solutions un peu comme on s'accroche à une bouée de sauvetage lorsque le navire coule... Je ne suis pas loin de penser qu'il s'agit là souvent de processus inconscients qui viseraient à préserver l'individu soit de tomber en dépression soit d'être tenté de mettre fin à ses jours, comme s'il était dangereux psychologiquement et/ou inacceptable moralement de ne pas s'accrocher à une espérance, aussi utopique soit-elle... J'observe souvent autour de moi que le fait d'avoir des enfants contribue à être dans ce déni/aveuglement, probablement parce qu'il est trop difficile de se dire en tant que parent que le monde à venir sera encore pire pour nos enfants... 😕
    Et puis il y a les fausses solutions :
    • le progrès technique et la science nous sauveront-t-ils ? j'en doute fort, car par exemple dans le domaine de l'environnement, à l'occasion d'une innovation technologique souvent une pollution en chasse une autre (certes le nucléaire n'émet pas de Co2, mais constitue une très forte menace par ailleurs, cf. Tchernobyl et Fukushima ; certes les incinérateurs d'ordures ménagères réduisent les déchets mais émettent des dioxines et des particules fines qui sont cancérigènes, etc.) ; les progrès de la médecine nous permettent certes de vivre mieux et plus vieux mais cela accroît la surpopulation, et l'augmentation de l'espérance de vie des retraités creuse les déficits des caisses de retraite, alors qu'il y a en même temps de moins en moins d'actifs pour cotiser...
    • le développement de l'économie solidaire nous sauvera-t-il ? j'en doute fort, car c'est beaucoup trop marginal par rapport au reste de l'activité économique, c'est une goutte d'eau de sagesse au milieu d'un océan d'avidité, de course au profit. Idem pour l'agriculture raisonnée, l'agriculture biologique, le développement du "consommer local" : ce sont certes des initiatives intéressantes qu'il faut soutenir, mais qui ne pourront jamais rivaliser avec le poids des intérêts financiers et en particulier de l'industrie agro-alimentaire.
    • Le discours écologique dominant nous interpelle comme si nous étions a priori coupables, en dette envers notre mère Nature, sous la pression constante d’un surmoi écologique: « Qu’as-tu fait aujourd’hui pour dame Nature ? As-tu bien jeté tes vieux papiers dans le container de recyclage prévu à cet effet ? Et les bouteilles en verre, les cannettes ? As-tu pris ta voiture alors que tu aurais pu circuler à vélo ou emprunter les transports en commun ? As-tu branché la climatisation au lieu d’ouvrir les fenêtres ? » Les enjeux idéologiques d’une telle individualisation sont évidents : tout occupé à faire mon examen de conscience personnel, j’en oublie de me poser des questions bien plus pertinentes sur notre civilisation industrielle dans son ensemble. Cette entreprise de culpabilisation trouve d’ailleurs une échappatoire facile : recycler, manger bio, utiliser des sources d’énergie renouvelables, etc. En toute bonne conscience, nous pouvons continuer notre petit bonhomme de chemin. Comme si réduire sa pollution personnelle de 20% allait sauver la planète... C'est ce qu'on appelle "l'effet masse" : même si chacun des 7,55 milliards d'êtres humains de la planète réduisait sa pollution de 20%, le stock de pollution produites resterait gigantesque (sans compter le stock de ce qui a déjà été pollué ces 50 dernières années, notamment tous ces déchets en plastique qui mettent des centaines d'années à disparaître totalement).
    Quelles mesures concrètes mettre en œuvre si l’on veut contenir le réchauffement climatique ?
    Le pire va sans doute arriver. Notre monde, tel que nous le connaissons, va s’effondrer. Nous devrons vivre avec moins, faire le deuil de toutes nos dépendances énergétiques, matérialistes. De nombreux gestes du quotidien (la consommation de viande, les transports aériens, l’achat de produits agricoles d’importation, la consommation énergétique en général…) sont sources d’émissions de gaz à effet de serre. Chacun peut bien sûr agir selon ses priorités et ses préférences, mais il devient de plus en plus évident que l’addition de quelques bonnes volontés et la modification à la marge des habitudes de consommation ne suffiront pas à endiguer la dérive climatique. Les petits pas ne suffiront pas, il nous faut chausser les bottes de sept lieues. Seule une volonté politique forte, au niveau international, pourra éventuellement infléchir le cours des choses.
    En effet ces petits gestes ne sont pas inintéressants, ils sont souvent pleins de bon sens, simplement ils ne peuvent que ralentir le processus de destruction de la planète (ralentir la course du Titanic vers son iceberg). Cela ne m'empêche pas de soutenir des ONG qui luttent pour la préservation de l'environnement, tout en sachant que leur action n'est qu'une goutte d'eau de bon sens et de clairvoyance dans un océan d'avidité et de recherche du profit à court terme.
    L’objectif de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre suppose un changement radical du mode de vie et des habitudes de consommation dans le sens de la sobriété. Et ce ne sera pas facile : pas ou presque plus d’avion, du vélo et beaucoup moins d’autos, moins de viande, beaucoup moins de tous ces objets dont on a pris l’habitude de les considérer comme normaux, pas ou plus de publicité, on en passe. Pour le dire autrement, faire face à l’urgence climatique, ce n’est pas mettre des éoliennes partout, c’est réduire drastiquement la consommation d’énergie donc la consommation matérielle.
    Côté logement, rénover en haute performance environnementale 1 million de logements par an, limiter les constructions neuves à de l’habitat collectif avec une surface par habitant de 30 m². Sur le plan des transports, il faut en particulier stopper les lignes aériennes internes disposant d’une alternative par la route ou le fer en moins de 4 h, interdire les poids lourds en zone urbaine, limiter à 110 km/heure la vitesse sur autoroute. Nos modes de consommation seront également visés : il s’agit de diviser par un peu plus de trois notre consommation de viande, d’interdire à la vente les téléviseurs de plus de 40 pouces, de diviser par trois le flux vidéo consommé par personne, de limiter à 1 kg de vêtements neufs mis sur le marché par personne et par an… au total, une soixantaine de mesures qui nous confrontent directement à nos modes de vie, à ce qui semble acquis pour toujours, mais que le réchauffement climatique questionne.
    Beaucoup de ces mesures « radicales » peuvent paraître restreindre nos libertés, comme l’interdiction des vols long-courriers non justifiés ou le rationnement de certains produits de consommation tels que le café. Mais elles ne le sont que si notre conception de la liberté est de consommer toujours plus. Mais, à un niveau plus collectif et global, c’est l’inaction actuelle et le dérèglement climatique en cours qui seront liberticides. Des rationnements alimentaires à la suite de pertes de rendement agricole, la prolifération de maladies, la contrainte de déplacements imposés par des conditions météorologiques invivables, l’obligation de rester confiné dans une salle climatisée en cas de forte chaleur, la perte de son habitat et de tout ce qu’on possède à la suite de phénomènes météorologiques extrêmes, vont priver des millions de personnes de leurs droits fondamentaux. La véritable utopie c’est de croire que nous pouvons continuer sur notre trajectoire sans remettre en question nos modes de vies, sans s’interroger sur nos véritables besoins, nos véritables libertés.
    Les gouvernants, aujourd’hui, ne sont pas de braves gens qui, par pure ignorance, ne voudraient pas agir pour le climat et qu’il faudrait ramener à la raison. Ce sont les instruments d’une oligarchie qui vise essentiellement à maintenir la position privilégiée des ultra-riches et un système économico-financier qui préfère la prédation de la planète à la baisse des profits. Autrement dit, les gouvernants aujourd’hui ne sont pas des alliés, mais des ennemis, et seul le rapport de force — ou le changement de gouvernants — peut faire évoluer fortement les politiques.
    L’obstacle principal dans la transition vers une société écologique vient donc de nos élites politiques et économiques : les gouvernements et la grande industrie (les multinationales principalement) bloquent le passage à l’action (le mécanisme est simple : les multinationales financent les campagnes électorales des candidats, et leurs demandent en échange des réglementations permettant de maximiser les profits ; si cela ne suffit pas, les multinationales exercent un ignoble chantage à l'emploi auprès des politiques : "si vous créez telle réglementation pour protéger la nature, cela va détruire des emplois et créer du chômage et vous serez battus aux prochaines élections..."). La quête incessante du gain immédiat, sans se soucier de ses conséquences écologiques à long terme, s’inscrit dans le fonctionnement même du système capitaliste dans lequel nous vivons.


    Oui la situation est (très) grave, et je suis persuadé que ça ne va pas s'arranger... 😔
    C'est triste à dire, mais il est probable que seule une bonne grosse guerre ou une épidémie meurtrière permettra de faire retomber cette pression démographique de plus en plus intenable pour la planète.
    J’avoue être parfois impressionné (et étonné) par la foi - aveugle et utopique - de certains dans la capacité de pouvoir changer le monde dans lequel on vit... Moi j’apprends à vivre simplement, plutôt dans une forme de résignation joyeuse et désespérée face à ce qu’il advient… Je ne suis pas porté par ce positivisme, même si profondément, j’aimerais y croire !...
    Bon, d'accord le paysage est très noir. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut se suicider (il y a plein de belles choses à vivre dans cette vie : l'amour, les voyages, les pratiques artistiques...), mais vivre sans illusions oui... Donc soyons des "pessimistes (ou réalistes diront certains) heureux", cf. mon petit test de personnalité. Vivons en étant conscients des nombreuses imperfections de ce monde, mais vivons pleinement cette vie quand même... 😃

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